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Piotr

Eloge de la forêt

By | Echange, Imagination, Interprétations, Partage, Perceptions

ELOGE DE LA FORÊT

rio Guainia
Une distance

Le temps

Une force…

 

Une marche

dix jours de pirogue

attente

une barque

un bus

un petit avion, triplans

une « lancha » de contrebande

à nouveau un bus,

puis l’attente

un avion

et vous voici revenu

à votre point de départ…

la tête nouvelle

la marque

le tatouage

de la Forêt

 

Ce sentiment de se trouver en pleine forêt amazonienne est celui du Voyage.

mélange de Temps, de Force, de Distance

s’engager sur le chemin

un engagement

votre désir

se plie

se change

 

Une distance,

se fabrique

un espace

se dessine

depuis combien de temps sommes-nous sur cette petite rivière qui sillonne

combien d’arbres,

combien de papillons

 

rares sont les rives pour poser le pied,

le relief des rapides vous surprend, s’impose

parfois en pleine nuit

 

l’imagination déborde

quel est cet humide manteau de verdure

 

une épaisseur imperturbable

où des hommes se sont installés

 

La prodigieuse capacité

 

votre originel rejaillit

et vous interpelle

vous concentre sur l’essence

les sens

le Sens

 

le précieux

 

toute saveur se distille

 

et le soir venu

lorsque vous êtes convié à partager

la soupe de poisson commune,

dans une tasse commune

de la maison commune

étape de votre périple

vous mesurez la Beauté

 

Les enfants jouent

à sauter dans les flaques

et rient

 

sylvestre symphonie

Eloge de la coulisse

By | Echange, Imagination, Interprétations, Partage, Perceptions

ELOGE DE LA COULISSE

fabrique d’une photographie : «BROOKLYN BRIDGE»

 

New York est le thème qui plait à nos yeux déco.
Ceci depuis de nombreuses années déjà…
Il n’est pas nécessaire d’aller trop loin en chercher les raisons…
Baignés depuis de longues années dans le flot continu d’images provenant de films, séries, histoires illustrées, de ces liens avec «l’Amérique», nous sommes dans un espace familier qui incarne et a construit une représentation de nos diverses émotions.
Le «rêve français» se situe t-il, pour partie quelque part de l’autre côté de cet Atlantique qui évoque une liberté de mouvement et de conquêtes ?
Pour partie sans doute.

Nombreux sont les artistes, entrepreneurs, voyageurs qui vont chercher l’inspiration au pied ou bien au sommet de ces gratte-ciel vertigineux.

Nous avons aussi voulu participer à cette aventure en partant réaliser une série de photographies destinées à trouver place dans nos salons, offrant ainsi à l’œil amateur, à moindre frais, une fenêtre sur New York…

Autour du travail de cette photo, nous aimerions vous présenter notre démarche créative. Pour vous inviter à mieux comprendre le monde de l’image (devenue numérique) qui nous entoure, mieux comprendre ce qui anime notre savoir faire et notre envie d’exprimer.

 

Tout commence au petit matin quelque part sur le pont de Brooklyn…

Le matin est un moment propice pour réaliser des photographies aux «belles lumières». La chaleur n’a pas
encore soulevé les poussières de l’air et la vue est «claire». Les brumes se jouent des silhouettes.
Malgré l’heure matinale, le pont est emprunté par des piétons et, faisant confiance au travail de la retouche photo pour les faire disparaitre, nous réalisons ces 2 clichés avec une zone de recouvrement pour les raccorder

La photographie numérique jouit depuis quelques temps déjà d’une facilité de retouches qui rend possible presque n’importe quel tour de passe-passe…

Excès de confiance ou inconscience du travail à venir, ces deux images sont prises à la volée. La lumière était
intéressante à cet instant entre le tout premier plan et le fond de la scène, dans les brumes.
Assemblées avec un logiciel, le premier résultat est encourageant, l’impression perçue se dessine mais la tâche
s’avère ardue… pour faire disparaitre les éléments qui pourraient gêner la tranquillité de la lecture…au premier rang desquels les marcheurs sur le ponton.

Un rapide travail de retouche pour confirmer le niveau de difficulté…

C’est ça ! niveau difficile, voire très difficile !

Entremêlés dans les cables du pont et avec les différentes ombres portées sur le sol, effacer les personnages va poser des problèmes… L’ épreuve sera rude…jusqu’à refabriquer des parties d’image manquantes.
Mais cette «photo brute» est motivante…tel le lapidaire devant une pierre fine qui veut en révéler «le précieux».

Le choix esthétique se concentre alors sur «l’invitation au jogging» ! Donner au regard l’envie de monter sur ce pont. Un atout véritable pour une image destinée à être accrochée sur un mur de salon ou de bureau…
l’idée de «déformer la perspective pour jouer sur les sensations.

 

Notre système de représentation fait référence aux «lois « de la perspective initiées à la Renaissance mais l’on peut en jouer pour rapprocher un plan, renforcer une idée… Nous opérons alors la métamorphose…

Ci-dessous l’image sans modification des lignes d’horizon, du point central, des lignes de convergence…et l’image dont le ponton a été déformé pour se « rapprocher » du regard, de l’invitation au jogging.

Le cadrage, la composition nous plaisent, la lumière est intéressante avec ses différents registres. Nous essayons une version Noir et Blanc. (qui placeraient l’image du côté plus intemporel, plus graphique)
puis des versions couleurs (plus «naturalistes»)

C’est cette version qui s’impose. La couleur bleutée, ressentie ce matin là, douce et qui donne très bien la
sensation d’un début de journée encourageant et optimisme. Un élan pour la foulée !

Reste à fignoler…enlever les traces de la retouche, redresser des lignes, ajouter des détails, effacer des éléments qui attirent trop l’attention (la camionnette sous le pont)
ET VOILA…L’IMAGE FINALE…prête pour votre salon ! (format 200cmx140cm)
elle sera vendue à 100 000 exemplaires)
PREMIÄR Picture IKEA Motif created by Pierre Sioli-x1000
Dans nos créations, nous aimons regarder, comprendre, composer, exprimer avec les signes
du Visuel, avec le langage et l’émotion de l’Image. A leur tour, tous ces ingrédients exprimeront leurs forces
décoratives au quotidien dans votre intérieur.

Ces «confidences» sur la coulisse d’un travail sont le partage nécessaire de l’information pour mettre en lumière l’idée que «tout ce qui arrive aux yeux est choix», que la photo n’ est que la représentation d’un réel plus ou moins déformé, plus ou moins organisé par son auteur. Les éléments que l’on
nous donne à voir dans une image peuvent être jusqu’ à la quasi totalité élaborés et choisis, jusqu’à ne plus laisser de place au «hasard». L’ère du numérique poursuit ce chemin en repoussant les limites de l’expression qui permet aux idées de résonner avec plus de souplesse et de malice, peut être ?

Eloge de la remise en cause

By | Echange, Imagination, Interprétations, Partage, Perceptions

ELOGE DE LA REMISE EN CAUSE

image anagramme de magie

 

échanger
partager
ses perceptions
ses interprétations

récapitulons…
au départ est une image
décrite comme anagramme du mot magie
c’est dire d’imaginaire
d’imagier

les comparateurs s’activent
les mécanismes de reconnaissance jouent leurs rôles
multiples
infinis

de sorte que partir à la rencontre du regard de l’autre c’est se bousculer

soit l’image est connue, soit  elle est inconnue

soit le baigneur aime s’éloigner du rivage, soit les profondeurs l’angoissent.

L’échange du regard, c’est un peu le résumé de l’altérité.

Positionnons- nous sur l’échiquier des cultures, des différences
mettons (à rude) épreuve nos certitudes

C’est parce que nous sommes tous différents que nous apprenons à parler ensemble
plutôt que de nous cracher dessus disait en substance Bernard  Defrance

La langue des images est un voyage délicieux à  qui veut rencontrer l’autre

Mangeons des chauves souris, des fourmis grillées, du tatou géant,
roulons -nous dans la boue, les orties, les oranges

respirons l’ivresse des cimes, du désert, de la forêt dense,
ouvrons nos mirettes sur les hommes,
ils ont tous dans leurs yeux des histoires à conter

Papa maman dirait Némo…à son cauchemar
ne mange plus de hachis Parmentier le soir répondraient ses parents

Et si d’aventure !
Une invitation
Une Joie

Avec toute Gourmandise

Eloge des épicentres

By | Autres Horizons, Epicentre, Rythme

ELOGE DES EPICENTRES

ASTRAKHAN
Regarder dans d’autres directions
Vous conduit en dehors de vos repères
A la recherche de nouveaux épicentres

 

La carte est ouverte

Un jour vous arrivez en gare d’Astrakhan
Tout se bouscule, se boulverse
Vous restez pensif, admiratif, songeur
rêveur, envieux, délicieusement heureux
de la prouesse des métissages

Les portes s’ouvrent sur d’autres croisées
sur d’autres fondations

 

Le décentrement vous apporte la paix
de celui qui sait qu’il ne sait pas
Il lance l’invitation à s’y replonger
en toute occasion

Eloge du calme

By | Calme, Paix Intérieure, Zen

ELOGE DU CALME

KARGOPOL OBLAST

Il est un lieu
où à chaque instant
la pensée
peut trouver un havre de repos

Où les yeux agités
par la multitude des ondes parasites
celles qui détournent de l’Essence
peuvent rencontrer
le calme
la volupté

Que la sensation est agréable

Sentir son regard se poser
se reposer
et briller d’émotions vives

Une paix intérieure
une disponibilité de l’esprit
Libre de combiner
de vagabonder dans ce théâtre
avec les personnages de ses histoires

Arriver dans ce lieu
c’est effectuer le voyage
de celui qui ne sait pas à l’avance
qui n’a pas prévu
qui est prêt à se perdre

Puis de trains en autobus
par des routes que les cartes ne savent écrire
vous trouverez une réserve naturelle
non loin de la mer blanche
dans une région qui
jadis profitait des prospérités vikings…

Des hommes alertes en ont dessiné
quelques contours
et ont laissé
la plus belle part
à la Nature

Devant l’immense
vous resterez ému
émue

Eloge de la saveur

By | Non classé

éloge de la saveur

Hangzhou

dans une ruelle
entre deux bâtisses étroites
par l’odeur alanguie
vos pas reviennent en arrière

un couloir encore plus étroit
une femme qui flambe une poêlée de légumes

elle semble surprise que vous entriez dans sa cantine

des habitués sont là et prennent leur pause
ils lèvent juste les yeux et poursuivent.

l’envie est trop forte de faire comme eux
et croiser fourchettes.

l’ami qui m’accompagne commande les plats
la dame est encore plus joyeuse qu’il y a un instant
et fait tinter sa cuisine

ici est le pourpre de l’auberge
à chaque porte sa surprise

cet interstice
que l’œil agile repère
pour ne pas dire ses regrets à l’existence
de l’avoir empressé à passer

offrit ce jour-là le meilleur repas du monde
de la plus joyeuse cuisinière du monde
mélange saisissant de finesse en bouquet
qui continue en bouche l’irradiante longueur

à Lyon, dans les belles années de table
nous l’aurions appelé une « mère »

 

il est un sens de l’image qui me plait au dessus de tous les autres

une année plus tard quand je retrouvais cet endroit
d’une photo,  je contais à la Dame,
toute la couleur de ma saveur